État d’assemblée est un événement scénique transdisciplinaire qui conjugue performance, chant et langage audiovisuel. Durationnel, documentaire, polyphonique, multimédia, participatif, il combine le présentiel avec le virtuel. Conçu pour des performeurs, des assambléistes, des chanteurs, des caméras et un public actif, il se nourrit de textes divers et variés — journalistiques, urbanistiques, sociologiques, anthropologiques, littéraires, judiciaires et politiques — ainsi que des conversations, créant ainsi une mosaïque de voix et de perspectives qui se mettent à dialoguer avec la réalité sociale contemporaine.

Cet état assemblaire est une forme d’organisation caractéristique en Argentine. Depuis 2001, des pratiques ont germé et ont été revisitées pour activer autant d’horizons utopiques et imaginaires : des assemblées dans la rue, dans les usines, à l’université, dans les écoles, puis les assemblées féministes. Ce mode de fonctionnement a débouché sur une sensibilisation quant à la possibilité de modifier le cours des choses, dès lors qu’il permet d’autres modes de faire et de dire.

Un groupe de femmes de tous âges se réunit à la recherche d’une alternative pour créer de meilleures conditions de vie. Pendant les débats, elles abordent sous forme de chansons, de textes, de lectures, de prises de parole et de témoignages, des sujets tels le travail, le bafouement des droits, la récupération de l’espace public, les discours hégémoniques et le pouvoir du collectif. Ces échanges deviennent alors une œuvre polyphonique intergénérationnelle reflétant la diversité des expériences.

Le contact affectif par le biais d’actions, de gestes, d’idées intervient sur un monde en crise — sociale, politique, écologique, économique — afin de le transformer. Dans ses dimensions formelles et politiques, l’assemblée tient lieu de laboratoire.