Mémoires de la terraformation

Forme contestataire très répandue en Argentine, le campement est l’occupation de l’espace public en tant que forme de résistance qui rend visible des problématiques éco-sociales, tout comme un outil collectif et communautaire pour la dénonciation sociale.
Le projet Mémoires de la terraformation repose sur une recherche-création artistique transmédia située dans des territoires marqués par des transformations géologiques profondes. Des points où les traces humaines et non-humaines s’entrelacent pour donner lieu à un assemblage complexe fait de changement et de résistance. Ces noeuds de conflit géo-social sont autant de scénarios où les pratiques d’extraction des ressources fossiles, énergétiques et minérales débouchent sur une trame éco-sociale, culturelle et géopolitique compliquée vis-à-vis de l’avenir de nos communautés humaines (et au-delà) et du devenir de nos technologies contemporaines. L’emploi de géotechnologies et d’ingénieries sur nos territoires du Sud exige une discussion, dans le but de réinterpréter et de transformer nos rapports à la planète sous une perspective critique et alternative. Le concept de « cosmotechnique » (Hui, 2020) évoque l’influence et l’impact de la technologie sur notre compréhension et notre relation à l’univers et au monde-environnement. Car la technologie non seulement est un ensemble d’outils ou de dispositifs, mais nous offre également une grille de lecture pour appréhender le monde et entrer en relation avec lui. Il devient alors urgent de démanteler cette notion occidentale de la technologie en tant qu’approche universelle, ainsi que toute pratique extractiviste qui mettent à mal les corps, les désirs et les subjectivités communautaires.
Campement radioactif est un collectif formé par Gabriela Munguia (Mexique), Juan Agustin Carpinello et Florencia Curci (Argentine) qui adopte l’expérimentation artistique transmédia, le radio-activisme et l’utilisation de technologies comme outils subversifs et tactiques pour la résistance et la défense des droits de la nature et des communs.
Dans la confluence indisciplinée de l’art, la science et la technologie, nous mettons en place des pratiques situées, des exercices d’immersion territoriale et de recherche-création artistique, afin d’explorer différents processus contemporains de terraformation où convergent autant de noeuds de conflit géosocial. Des points critiques où l’extraction des ressources fossiles, énergétiques et minérales a un impact significatif sur les territoires, l’environnement et les communautés. Nous portons des projets hybrides audiovisuels, installatifs et performatifs, en nous servant des technologies tactiques et géo-numériques telles des images aériennes et satellites, la photogrammétrie, la modélisation 3D, le développement et l’emploi de technologies ouvertes de capture et de surveillance environnementale, la sonification et la visualisation des données, l’expérimentation sonore, ou encore l’utilisation critique de l’intelligence artificielle.
En 2022, avec le soutien du Prince Claus Fund et de l’Institut Goethe, notre collectif s’est consolidé avec la création de Radio-Actividad a cielo abierto, un projet documentaire-sonore qui explore la toxicité radioactive présente dans les déchets pétroliers à Vaca Muerta.








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